« Nous voyons que les corps solides qui ne sont pas nourris et qui subissent les ravages du temps et ses vicissitudes sans être surpris par la putréfaction sont d’abord tendres, puis durs, et ensuite secs, et immédiatement après, poreux, fissurés, ridés, pourris, rouillés, et au dernier point putride comme s’ils avaient été réduits en cendres par une combustion encore plus subtile que le feu n’en est capable, et, enfin, ils passent et, pour ainsi dire, s’en vont dans l’air. Et ce processus entier n’est rien d’autre qu’une triple action, c’est-à-dire l’atténuation, et immédiatement après, la fuite de la partie atténuée qui reste ».
Autres visions :
« Les corps deviennent de plus en plus creux et résonnants, ou tantôt, parfois par suite du changement même de la surface d’un corps, du lisse au rude et au soulevé, où l’on observe non pas tant la fuite que l’immigration (…) Car dans les corps qui ne sont guère poreux, mais qui sont souples, et donc plus compacts, l’esprit ne trouve pas de passage et de moyen par lesquels s’ envoler secrètement, mais pousse clairement devant lui les parties épaisses qu’il a étendues et façonnées, et les repousse avec violence à la surface du corps – comme cela se produit dans toute pourriture, et aussi dans la rouillure des métaux »
Nombre des œuvres du peintre, triptyque, août 1972, et nu féminin debout dans l’encadrement d’une porte 1972 – exposent des corps se prolongeant en tâche. Les deux Bacon insistent :
« Dans les corps de profondeur ou épaisseur, le mouvement de contraction qui est ramené à la surface du corps est retenu par son contact avec la matière située sous la surface, sauf si celle-ci est si molle qu’elle n’empêche pas le froncement (…) Cependant, si les corps ne sont pas seulement de petite épaisseur, mais aussi étroits, ils ne font pas que froncer, mais se retournent sur eux-mêmes par suit de resserrement et se ramassent en volutes, comme la membrane desséchée par le feu et le brulement du papier, dans lesquelles on peut aisément observer non seulement le froncement, mais aussi le retournement et l’enroulement de quelque chose sur soi. Et tel est le véritable processus par lequel les corps inanimés et consistants vont vers la dissolution ».
On le voit chez les deux Bacons la réflexion prend des chemins parallèles, sans jamais savoir si l’un illustre l’autre ou au contraire si les textes du philosophe sont les commentaires de l’œuvre du peintre.
« Les corps sont situés de manière à être agités ; (…) dans un endroit clos (…) les corps exposés nus (…) dans le même état dans le même mouvement ».
On voit les cages de verres ou de fil, enfermant l’Innocent ou des corps forniquant.