«Il s'agit ici, bien entendu, de la lame du couteau, qui par le simple fait de sa nudité introduit l'érotisme dans le récit en même temps qu'elle y annonce l'apparition du sang et de la mort.La lame, par synonymie, est encore la vague marine des graveurs de l'ancien Nippon, sœur du mascaret et de la marée, spirale où l'homme tournoie "dans le déroulement infini" avant d'être jeté aux pieds de la femme. Mais tout homme qui va joindre une femme pour la première fois n'est-il pas une sorte de kamikaze ? Et la lame du poignard, instrument de blessure, ne se peut-elle concevoir aussi comme un trait d'union entre le déchirant et le déchiré, c'est-à-dire comme une flèche d'amour ?»
"Sous la lame" 1976.
André Pieyre de Mandiargues.
Charlotte Corday
Baudry Paul Jacques Aimé (1828-1886)
D’INVENTAIREINV802
:13 juillet 1793 : assassinat de Marat par Charlotte Corday
DATE 1860
huile sur toile
Dimensions: Hauteur : 2.03 mLargeur : 1.54 m
Nantes, musée des Beaux-Arts
La femme au Stylet
Pablo Ruiz Picasso Pablo (1881-1973)
19-25 décembre 1931
huile sur toile
Dimensions Hauteur : 0.465 mLargeur : 0.615 m
Paris, musée national Picasso -Pari.s MP136
Le Coupeur de têtes
Pablo Ruiz Picasso
1901
encre de Chine, lavis
Dimensions: Hauteur : 0.5 m Largeur : 0.32 m
Paris, musée national Picasso - Paris MP431recto
« Le couteau revient souvent dans mon œuvre. Peut-être provient-il du théâtre élisabéthain. En tant qu’instrument de mort, il est évident que je le préfère à l’arme à feu. Je crois que rien n’émeut autant le spectateur au théâtre ou au cinéma, le lecteur penché sur un livre, que l’apparition du couteau, lame nue, dans la main du meurtrier, et je crois aussi que dans le cas de l’écrivain devant la feuille blanche la simple pensée du couteau est inspiratrice au plus haut point. C’est ainsi qu’il en va avec moi, en tout cas, tellement que dans le conte bref j’ai du mal à m’en passer et qu’il revient (…) avec une fréquence que l’on peut juger exagérée. Tout écrivain, tout artiste, avouera, s’il ne cache pas son jeu, qu’il cherche à créer une certaine beauté, aussi originale qu’il se pourra. Moi, je suis particulièrement sensible à ce que William Butler Yeats appelle la ‘beauté terrible’. C’est cette beauté-là quand l’occasion s’y prête, que je cherche à faire naître. D’où le petit couteau… Vous vous rappelez, n’est-ce pas, la sublime invention de Poe: le rasoir dans la main de l’orang-outan. »
André Pieyre de Mandiargues
"Non seulement la peinture raconte une histoire mais elle la pense." (E. Gombrich)