Raison
Raison le dictionnaire historique de la langue française nous dit: raison vient du latin rationem accusatif de ratio. Ration désigne le compte, puis la manière du compte souvent joint à res «chose». Ainsi ratio désigne la faculté de calculer de réfléchir, le jugement, la méthode, la doctrine. Cicéron outre la valeur de la justification d’une action regardée comme criminelle qui lui donnera le sens de dispute et de discussion, lui donne la valeur de «le pourquoi d’une chose» (tel que l’homme se l’explique, en le distinguant de causa, causse réelle.
Le compter, calculer à conduit à penser, croire. Le verbe latin traduit le grec λεγειν dont il ne retient que deux sens compter et penser. La troisième acception du grec, parler et discourir qui est une mise en relation est rendue par d’autres vocables, dicere, loquor, orationem ou encore sermonem habere. Les philosophes latins regrouperont ratio et oratio raison et discours dans le mot grec λογος.
Le ratio latin recueil d’autres sens grec tels que νους esprit; διανοια, intelligence qui font aussi l’objet de traductions techniques comme intellectus. Ainsi le terme raison au sens de rationalité est un terme englobant, alors que raison au sens d’intellect ou d’entendement est une faculté singulière.
Intelectus est un des termes les plus polysémiques du latin médiéval. Il s’applique au sens, au vouloir dire à l’entente (c’est-à-dire au sens voulu ou non tel qu’il est reçu par dans l’esprit de l’auditeur) et plus largement à la signification. En dehors du sens intellectus couvre la quasi totalité des notions relative à la pensée.
Au XVII ème siècle période de traduction de la langue philosophique latine en langue philosophique française le mot latin intellectus est intraduisible dans la mesure ou il n’est jamais traduit par «intellect» qui lui correspond mais par le mot «d’entendement».
Intelligence vient du latin classique intelligentia variante de intellegentia action de comprendre et faculté de comprendre, entendement, puis le latin chrétien lui donne le sens de: «bonne entente, commun accord» et enfin «être spirituel, ange». le mot est dérivé de intellegere ou intelligere, «choisir entre (par l’esprit)» d’où comprendre et apprécier, inter entre et legere cueillir rassembler d’où lire. Lire venant de la racine indo européenne leg qui donnera leger lectus, lire puis lector lecteur, lectorat; lectio, leçon; lectrum, lutrin; lectura, lecture, relecture; legenda, légende; donnera également colligere collectio, cueillir, collection; eligere, electio, élire, élection; intelligere, intelligentia, intelligence; neglegere neglegentia, négliger; spicilegium, spicilège.
Dieu
Dieu d’abord Deo et Deus puis Deu et Dieu vient du latin Deus. Deus contient une racine indo européenne dei, «briller» qui élargie en deiwo et dyew désigne le ciel lumineux considéré comme divinité et les êtres célestes en opposition aux hommes. On retrouve ce sens en grec avec Zeus génitif Dios et dans dios brillant. la même racine désigne la lumière du jour et le jour.
Le grec θεος vient du mycénien teo, mais son étymologie est obscure. Les grecs eux-mêmes propose des étymologies fantaisistes liées à diverses façon de se représenter le divin.
Engagé dans la philosophie et dans son histoire nous avons beaucoup de mal à entendre le singulier comme aussi le singulier d’un pluriel. Dieu, dieux marque le rapport entre deux ères, avant et après Jésus Christ mais aussi le rapport entre poèsie et philosophie entre Homère et Platon.
Les arabes, musulmans ou chrétiens, donnent à Dieu le nom d’Allah الله le mot est la contraction de al-ilah qui associe une forme du nom commun El à l’article. El est le nom sémite du dieu ou d’un dieu. Le mot tangue entre son statut purement linguistique, un nom commun et son usage qui en fait un nom propre. Dieu nom commun ou nom propre? Est-ce le singulier du Dieu unique, ou le singulier d’un pluriel, d’un dieu parmi les dieux.
La traduction français de texte grec tel que la République de Platon montre déjà la difficulté du choix entre le singulier et le singulier d’un pluriel. On constate assez vite la colonisation monothéiste par la majuscule, nous avons du mal à nous représenter le ou un dieu, de la politique, de la physique, de la cosmologie, de la métaphysique comme le singulier d’un pluriel possible.
Soyons païen c’est-à dire trouver du plaisir à voir la lumière. φῶς, lumière en grec désigne à l’accent près; un oxyton (accent aigu) au lieu du périspomène (qui porte un accent circonflexe sur la dernière syllabe) l’homme, le héros, le mortel. Chantraine dans son dictionnaire étymologique de la langue grecque écrit qu’il y a «identité formelle entre le nominatif grec et le sanscrit Bhas, lumière, éclat, majesté» mais il ajoute que le rapprochement en est malaisé. D’un point de vue païen, l’homme et la lumière vont ensemble. φώς est une des manières, fréquente chez Homère notamment, de désigner l’homme. φώς est traduit par mortel alors qu’il pourrait dire illuminé, le lumineux, ou l’allumé, c’est une manière d’entendre que pour jouir de la lumière du monde il faut avoir la privilège de mourir ce dont les dieux sont privés.
Chantraine va plus loin, il note en effet à propos du verbe phaïno signifie d’une part éclairer, briller phόs et d’autre part, expliquer, parler phêmi en grec fari en latin. Etymologie qui conjoint dans le même éclat l’apparaître et le dire de l’homme. L’homme grec est celui qui voit, en tant qu’il est mortel la lumière du jour de sa naissance et ce qui apparait dans la lumière, les phénomènes et qui les éclaire en les disant.
Le jeu de mot se retrouve dans les fragments du Parménide.
XIV Νυκτιφαὲς περὶ γαῖαν ἀλώμενον ἀλλότριον φῶς
XVII Νυκτιφαὲς περὶ γαῖαν ἀλώμενον ἀλλότριον φώς
Errant autour de la terre, une lumière nocturne venue d’ailleurs.
Les fragment XIV et XVII du Poème de Parménide jouent sur les mots phόs et phôs. ̓λλότριον φῶς, La lumière de la lune n’est pas la sienne, elle l’emprunte au soleil et ̓λλότριον φώς l’homme venu d’ailleurs, l’étranger.
Elohim אֱלֹהִים valeur numérique 86
La première et la dernière lettre de ce mot אם éme disent la mère, ce mot a pour valeur numérique 41, להי le centre du mot, a pour valeur numérique 45 soit אדם adam homme ou encore ma מהו qui dit quoi. Elohim n’est pas un nom quelconque de dieu, il dit qu’il fait place à l’homme Elohim est la matrice et l’homme en même temps, il est le principe au sens ou il est causse et effet. On peut noter également que la lettre centrale d’elohim est la lettre ה hé. Cette lettre dans la grammaire hébraïque est la marque du féminin lorsqu’elle placée en fin de mot, du pronom défini lorsqu’elle est placée au début du mot. Lorsque l’on enlève la lettre ה hé on obtient le mot אלים elile qui dit idole.
Elohim אֱלֹהִים est un pluriel qui peut indiquer la manière plurielle dont dieu se manifeste dans les forces de la nature qui en hébreux se dit têva טבע qui a pour valeur numérique 86, ce qui peut permettre une interprétation de la formule de Spinoza «Deus sive natura».
Elohim אֱלֹהִים se retrouve aussi dans le texte ou se révèle le nom de dieu Exode 3, 6:
וַיֹּאמֶר אָנֹכִי אֱלֹהֵי אָבִיךָ אֱלֹהֵי אַבְרָהָם אֱלֹהֵי יִצְחָק וֵאלֹהֵי יַעֲקֹב וַיַּסְתֵּר מֹשֶׁה פָּנָיו כִּי יָרֵא מֵהַבִּיט אֶל־הָאֱלֹהִים
Traduit par :
Et il dit : je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Avrahame, le Dieu d'Iits'hac, et le Dieu de Iiâcov ! Mosché cacha sa face, car il craignait de regarder vers Dieu.
On constate que elohim אֱלֹהִים est traduit par Dieu, suivant la première occurrence du mot en genèse 1,1. Avant de mourir Jacob Israël demande à ses enfants de garder le patrimoine religieux qu’il leur est légué Genèse chapitre 48 49. Ces fils lui répondent; «écoute Israël, Dieu est notre seul Dieu, Dieu est un». Ce qui se comprend comme, Dieu est notre Dieu ce n’est pas le tien, nous avons notre propre manière de vivre en fonction de ce que nous comprenons de ce Dieu infini et transcendant. Ce n’est pas un Dieu autre, c’est notre Dieu et nous le notre. Ce n’est pas un Dieu unique mais un Dieu Un.
Dieu el
oulâye אולי peut-être est une racine qui donnera El dieu.
chade שד dit sein chaddaï השדיים שלי mes seins, parole d’une femme qui parle de son propre corps. Mais ces seins ne sont pas exposés à la vue, ils sont recouvert par un voile, non pour les cacher à la vue, mais pour les faire entrer dans le registre du visible et de l’invisible.
Le Tétragramme
Il apparaît entre le premier et le second chapitre de Genèse en notarikon : Yom Hashishi Vaykhoulou Hashamaïm --le sixième jour. Furent achevés les cieux et est habituellement rendu par « le Seigneur ».
וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת־כָּל־אֲשֶׁר עָשָׂה וְהִנֵּה־טוֹב מְאֹד וַיְהִי־עֶרֶב וַיְהִי־בֹקֶר יוֹם הַשִּׁשִּׁי׃
וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ וְכָל־צְבָאָם
gen 1 31- Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.
Gen 2 1- Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.
La seconde apparition en notarikon est dans l’énoncé même du nom de dieu à Moïse.
En exode 3 13:
וַיֹּאמֶר מֹשֶׁה אֶל־הָאֱלֹהִים הִנֵּה אָנֹכִי בָא אֶל־בְּנֵי יִשְׂרָאֵל וְאָמַרְתִּי לָהֶם אֱלֹהֵי אֲבוֹתֵיכֶם שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם וְאָמְרוּ־לִי מַה־שְּׁמוֹ מָה אֹמַר אֲלֵהֶם
Moïse dit à Dieu: J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je?
Quel est ton nom? que leur dirais je? l’expression
Li ma chemo ma. לי מה שמו מה
lamed Yod, mem hé, shin mem vav, mem he, qui littéralement dit: «à moi, quoi, son nom, quoi»; quatre mots dont les finales sont dans l’ordre les quatre lettres composant le tétragramme יהוה les quatre lettres du nom divin le plus sacré. En faisant plus attention encore on voit que le mot li לי pour moi le me de «s’ils me disent» contient la lettre yod qui ajouté au mot à eux אלהם donne le mot elohim אלהום l’autre nom du divin.
Principe
Pascal s’étonnait que les hommes écartelés entre entre l’infiniment grand et l’infiniment petit a voulu comprendre le principe des choses et que par une présomption aussi infinie que leur objet , ils aient voulu arriver à connaitre tout. Á défaut d’un introuvable savoir, ils se mettent en quête d’un savoir des principes.
L’aride définition du principe: il est ce dont quelque chose procède de quelque manière que ce soit s’y déploie d’abord au travers du ternaire de l’origine, du commencement, et du Principe stricto sensu. Notion qui rattache la notion de principe à la notion de commencement.
La notion d’origine varie selon que le terme est employé au pluriel ou au singulier. Il semble plus facile de la décliner aux pluriel qu’au singulier. La notion est surdéterminée par l’idée de condition. Les origines expriment ce qui nous précède, soit un ensemble ordonné de phases soit comme un impératif d’entendement. Autre possibilité nous fait passer de la généalogie à la genèse, c’est-à-dire à l’origine au sens propre, qui ne peut se décliner qu’au singulier. Ce singulier peut dire soit, le premier matin des choses, soit le premier matin du magicien, renvoyant à des sensibilités différentes qui s’excluent réciproquement. L’origine se présente comme gratuite mettant au défi le principe de raison même.
Le premier matin du magicien renvoie à l’acte du Créateur, du démiurge qui fait surgir les choses. L’origine dans ce cas note la préexistence, un lieu natif et une action qui peut être aussi calcul «Dum Deus calculat fit mundus» écrit Leibniz L’initial apparait comme la dignité inaugurale d’un incipit d’où tout le reste procède.
Penser l’initial en termes d’origine au pluriel ou au singulier et le penser en terme de commencement ne revient pas au même. L’idée de commencement se dédouble également entre débuter, et initier.
S’il y a deux idées de commencement il doit y avoir deux idées de fin. Le dernier et l’ultime ne sont pas identique. Débuter et initier ne sont pas la même chose finir et achever sont également différent, l’art de conclure n’est pas faculté de s’arrêter.
À l’idée de commencement s’ajoute l’idée d’avénement, les roses fleurissent sans pourquoi cher au Pèlerin chérubinique d’Angelus Silesius.
Rien ne saurait plus faux que d’opposer le sensible et l’intelligible.L’idée de principe nous entraine au-delà de cette opposition.
Pour Aristote la métaphysique porte son comble la science du pourquoi pour autant qu’elle porte sur les premières causses et les premiers principes.
Postulat hénologique se place sous le signe d’une unité en dehors de laquelle le multiple en tant que multiple demeure à jamais incompréhensible et insaisissable, tout multiple quel qu’il soit n’est pensable qu’en fonction de l’un.
Le principe, αρχέ est ce qui commence et ce qui commande les deux sens sont noués. C’est un élément générateur de l’être et un point de départ de la connaissance
Conjecture et coïncidences des opposés chez Nicolas de Cues
Nicolas de Cues place sa reflexion sur la connaissance humaine, il l’expose dans la Docte Ignorance, I1-3 «Parce que l’homme découvre son incapacité radicale à connaître la vérité absolue, c’est bien parce qu’il doit reconnaître que son savoir réside en son ignorance (en quoi il y a docte ignorance par la saisie de la coïncidence des contradictoires) que l’homme doit accepter qu’il ne peut jamais produire que des conjectures.
Le savoir humain est conjectural c’est-à-dire l’affirmation de l’inaccessibilité transcendante de la première unité Dieu et la participation de toute chose à celle-ci uniquement sous le mode de l’altérité. Apparait le principe de la coïncidence des opposés: ce principe critique la mise en œuvre du principe aristotélicien de non contradiction en théologie comme inadéquat à l’objet divin dont le discours entend traiter; c’est à reconnaître la coïncidence des contradictoires en Dieu qu’on peut espérer en dire quelque chose de juste. Mais la aussi nous sommes dans l’impossibilité de nous hisser jusqu’à Dieu jusqu’à la précision de la vérité. Le principe de la coïncidence des opposés est encore un principe conjectural.
Démonstration de la coïncidence des opposés à l’infini, dans De la docte ignorance, Partie I, §§ 13 à 15. trad. L.Moulinier, Paris, éd. de la Maisne, 1979, pp.61-67.
Il s’agit pour de Cues de démontrer la validité de son principe de coïncidence des opposés à l’infini par l’infinitisation de figures géométriques. Le premier exemple, le plus célèbre, est celui de la rectification de la circonférence du cercle infini. N. de Cues donne d’abord sa proposition générale : s’il y avait une ligne infinie, elle serait une droite, elle serait un triangle, elle serait un cercle et elle serait une sphère. Puis il « démontre » chaque proposition.
Une ligne infinie est une droite : Plus un cercle est grand, moins sa circonférence est courbe, et plus elle est une droite. Conclusion : la curvité de la ligne maxima est rectitude.
Les Conjectures présentent une mise en causse de la tradition philosophique et théologique et une critique de la méthode de la quaestio. Cette tradition s’avérant incapable d’accéder à la vérité. La conjecture est une nouvelle méthode pour l’art de l’investigation, elle permet de montrer «ce qui est caché, afin de les (même les plus jeunes) élever peu à peu vers le plus inconnu».Cette méthode permet d’atteindre le vrai, même en ces chose qui se dérobent à la science des hommes qu’elles soient naturelles ou divines. C’est la nouvelle méthode pour chercher la vérité en toute chose, dans les matières théologiques et philosophiques mais aussi bien dans les matières humaines et naturelles. Celui qui lit les Conjectures se trouve embarqué dans le cheminement vers la vérité. Il force le lecteur a s’impliquer. Il n’y a et ne peut y avoir que des conceptions individuelles du monde et de toute chose. Il n’y a qu’un rapport singulier et propre à la vérité. Ce n’est pas «à chacun sa vérité» mais chaque homme est mesure de toutes choses. Comment pourrait-il y avoir une méthode universelle, valable pour tous les hommes et comment pourrait-elle seulement être communicable à un autre? Nous serions renvoyés à la sophistique.
Au sens premier du terme, coniecere signifie: jeter, pousser, ou lancer ensemble, amonceler, réunir, rassembler. C’est que la droit romain appelle coniectio, l’exposé succinct d’une affaire. (Nicolas de Cues était docteur en droit) Cette signification présente la même caractéristique d’un rassemblement ou d’une collection de plusieurs faits ou volontés en vue de produire un effet unique (emporter un procès).
Dans un sens dérivé coniecere signifie: diriger son esprit, combiner et rassembler dans l’esprit, se concentrer afin de présumer, de soupçonner, d’estimer, d’avoir une opinion, et ce faisant d’intelliger, d’interpréter, de prévoir, de pronostiquer et de présager.
Conjecturer amène à juger, sans certitude, sur une réalité, selon le probable ou le vraisemblable. Conjecture n’est pas la négation de tout savoir.
«La précision de la vérité est inaccessible. En conséquence, toute assertion positive humaine à propos du vrai est une conjecture».
L’exactitude ne pouvant être atteinte c’est dans le déploiement du sens, toujours symbolique, que la conjecture peut-être plus ou moins vraie, chacun frayant là son chemin singulier en déployant l’expression de son humanité
La conjecture ne désigne pas seulement une hypothèse hasardée, compte tenu d'un certain nombre d'indices ou de connaissances déjà établies, pour expliquer l'ordre des choses. Les conjectures sont des efforts successifs et nécessairement imparfaits de la pensée humaine pour mesurer les choses. Chaque oeuvre de Nicolas de Cues est une conjecture au sens où chaque texte est un approfondissement des conjectures essayées jusqu'alors. Une conjecture dépasse les précédentes en les englobant.Ainsi, chaque texte mathématique peut être lu comme un complément - terme fréquent dans les titres de N. de Cues - ou une amélioration dans la précision du texte précédent. Conjecturer, c'est avancer une nouvelle proposition, un nouveau moyen pour aller plus loin. Se pose alors le problème de l'achèvement du savoir. Si la connaissance humaine se réduit à des conjectures (cela ne signifiant pas qu'elle soit seulement composée d'hypothèses incertaines), alors elle est une oeuvre à jamais inachevée, toujours en quête d'une exactitude inaccessible.