Hieronymus van Aken , dit Jérôme Bosch ou Hieronymus Bosch.
Jérôme Bosch est né vers 1451 à Bois-le-Duc ('s-Hertogenbosch), d’une famille modeste originaire d’Aix-la-Chapelle, venue s’installer aux Pays-Bas deux siècles plus tôt. Son grand-père Jan van Aken et son père Anthonis van Aken ont aussi exercé le métier de peintre.
Épousant en 1478 une fille de riche aristocrate, il est accueilli comme « membre notable » par la confrérie Notre-Dame, association religieuse consacrée au culte de la Vierge, dont il devient naturellement le peintre attitré. Sa vie à Bois-le-Duc se déroule alors paisiblement entre sa femme, son atelier et la confrérie, ce qui n’empêchera pas sa renommée de s’étendre bien au-delà des frontières de son pays natal.
C’est dans ses lectures et dans l’atmosphère d’hérésie et de mysticisme régnant alors, que Bosch puise une inspiration nouvelle, qui lui fait délaisser l’iconographie traditionnelle de ses débuts, pour s’orienter vers des œuvres « sacrilèges » où le religieux se confronte au péché et à la damnation.
L’enfer se mêle au paradis, et le satirique à la morale. On y voit sa préoccupation pour l’humanité corrompue condamnée à l’enfer éternel (triptyque du Chariot de foin v. 1500, musée du Prado, Madrid) pour avoir tourné le dos à la loi divine. L’obsession du péché s’illustre dans Les Sept Péchés capitaux (1475-80, musée du Prado, Madrid), la Nef des fous (1490-1500, Musée du Louvre, Paris), le triptyque Le Jardin des délices, 1503-1504 (musée du Prado, Madrid), allégorie fantastique complexe, composition de personnages et d’animaux hybrides, comportant de nombreuses références à l’alchimie. Le voyage de Bosch à Venise, au début du XVIe siècle, donne une nouvelle dimension à sa créativité, on remarque plus d’espace et de paysages dans Saint-Jean à Patmos (1504-1505, Berlin, Gemäldegalerie), Saint Jérôme en prière (v. 1505, Gand, Musée des Beaux-Arts) ou La Tentation de saint Antoine (1510, Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne), œuvres qui montrent l’exemple de la vie des saints comme unique voie de salut.
Vers 1510 apparaît une nouvelle évolution avec les tableaux « à demi-figures, » représentations de personnages à mi-corps, placés au premier plan (Le Couronnement d’épines, 1510, Madrid Escorial). Bosch mourut en 1516.
Son style est caractérisé par des personnages caricaturaux issus des bestiaires du Moyen Âge, mis en scène dans des diableries. Jérôme Bosch est l’inventeur d’un style repris ensuite par plusieurs artistes, dont Bruegel l’Ancien. Il est reconnu par les surréalistes du XXe siècle comme le « maître » de leur art pendant très longtemps.
L’analyse la plus profonde et la plus influente, mais aussi la plus contestée, de son univers fantasmagorique a été l’œuvre de l’historien de l’Art allemand Wilhelm Fraenger.
קוֹל אֹמֵר קְרָא וְאָמַר מָה אֶקְרָא כָּל־הַבָּשָׂר חָצִיר וְכָל־חַסְדּוֹ כְּצִיץ הַשָּׂדֶה
יָבֵשׁ חָצִיר נָבֵל צִיץ כִּי רוּחַ יְהוָה נָשְׁבָה בּוֹ אָכֵן חָצִיר הָעָם
יָבֵשׁ חָצִיר נָבֵל צִיץ וּדְבַר־אֱלֹהֵינוּ יָקוּם לְעוֹלָם
 
vox dicentis clama et dixi quid clamabo omnis caro faenum et omnis gloria eius quasi flos agri
exsiccatum est faenum et cecidit flos quia spiritus Domini sufflavit in eo vere faenum est populus
exsiccatum est faenum cecidit flos verbum autem Dei nostri stabit in aeternum
 
« Toute chair est comme l'herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L'herbe sèche, la fleur tombe, quand le vent de l'Éternel souffle dessus. - Certainement le peuple est comme l'herbe : l'herbe sèche, la fleur tombe; mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement.»
 
Isaïe 40- 6,8.
 
יָמַי כְּצֵל נָטוּי וַאֲנִי כָּעֵשֶׂב אִיבָשׁ
 
dies mei quasi umbra inclinati sunt et ego quasi faenum arui
 
« Mes jours s'en vont comme l'ombre et je me dessèche comme l'herbe. »
 
Psaume 102, 12
 
« La vie est comme un chariot de foin, chacun en prend ce qu'il peut »
proverbe populaire Flamand.
Triptyque du Chariot de foin, version de l'Escurial
L'Enfant prodigue, Le Colporteur, Le Chemin de la vie, Le Voyageur, Le Vagabond, ou encore Le Fou errant.
Le chariot de foin.
Jérôme Bosch. Le jardin des délices.
Ἀκούετε καὶ συνίετε. (Mat 15, 11)
 
Entre ciel & enfer. Ou la naissance du paradis...l'amour charnel, au péril de l'homme.
Portrait (d'après Jacques Le Boucq vers 1550).
Le Jardin des délices est un triptyque peint par Jérôme Bosch entre 1503 et 1504, alors qu'il avait un peu plus de cinquante ans, conservé au Musée du Prado depuis 1939.
Huile sur bois- 220 cm × 389 cm
La Création du monde, peint en 1504.
Dans le triptyque du Jardin des délices, Jérôme Bosch a peint la terrifiante alternative imposée à l'homme charnel par la dure loi de Moïse, par la très dure loi du Christ : « Si ton œil droit te scandalise, arrache-le, jette-le loin de toi… Si ta main droite te scandalise, tranche-la, jette-la loin de toi… »Jérôme Bosch : l’amour charnel, au péril de l’homme
"Non seulement la peinture raconte une histoire mais elle la pense."     (E. Gombrich)
L'Art pense.
Thierry de Cordier
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