Bibliographie
 
Daniel Arasse; Histoire de peinture, France Culture Denoel.
Guillaume Faroult, Le Verrou, Ed. Le Musée du Louvre, Paris, novembre 2007, collection solo, ISBN 978-2-7118-5387-8.
Alain Jaubert: Collection Palettes: "le Verrou"
Pierre Rosenberg, Fragonard, exposition Paris, Grand-Palais et New York, Metropolitan Museum of Art, 1987-198816
Pierre Rosenberg, Tout l'œuvre peint de Fragonard, Paris, Flammarion, 1989, coll.: " Les classiques de l'art ".
Philippe Sollers, Les surprises de Fragonard,monographie illustrée, Gallimard, 1987; texte repris dans La guerre du goût, gallimard, 1994, (existe en poche collection Folio).
Le verrou une interprétation possible de la vérité ➡
Liberté du XVIIIe, Une surprise de Fragonard
 
Publié en 2002, ce livre reprend des textes extraits de « La guerre du goût » (1996) sur Fragonard, Sade, Saint-Simon, Laclos, le prince de Ligne, Mozart, Haydn, Crébillon fils, Montesquieu, Voltaire, Casanova, Marivaux et les... Libertins du XVIIIe.
Les premiers mots du livre sont de Fragonard : « Tire-toi d’affaire comme tu pourras, m’a dit la nature en me poussant à la vie. »
Les derniers sont de Voltaire : « On a voulu m’enterrer. Mais j’ai esquivé. Bonsoir. »
LE Verrou, peint vers 1777 (Voltaire meurt en 1778, Fragonard en 1806)
« Mais nous approchons déjà de la fin de partie, de l’échec et mat de Frago, coup de maître de ce joueur plus conscient qu’on n’a osé le dire, et je veux parler, bien sûr du Verrou.
D’abord l’entendre, ce tableau interminable : léger claquement dans un silence froissé. Elle était assise entre les cuisses monumentales et toujours ouvertes du lit, elle est déléguée par la géante, elle est comme un pétale un instant échappé de la fleur carnivore matrice, enlever une femme à la machine fondamentale, ce n’est pas tous les jours.
Fermez là ! Shut up ! C’est bien cela : notre courageux marin, à peine débarqué de son vaisseau ou de sa gondole, va réussir à en fermer une. La pomme, à gauche, nous situe le drame, la genèse elle-même, à l’envers. C’est sanglant, viscéral, tordu, chenille et papillon, la métamorphose et l’empoignade du fond des choses. Et en même temps lumineux, blanc-jaune sorti du rouge, vitesse calme...
Où l’on voit que la clé intérieure est la résolution de la discordance d’accord, sol dièse, rapport dans le non-rapport. Sur la pointe des pieds, deux bras dans deux mondes différents, rapt, bout du doigt qui pousse...
Ce tableau devrait s’appeler le Vrai où. D’ailleurs, à partir de maintenant, c’est son titre. Catastrophe et sécurité. Ça s’agite beaucoup, mais ce n’est rien. La blonde Sabine de la forêt est parvenue au but, on l’accouche, elle passe évanouie de l’autre côté, elle est prise, vous entendez la tige glisser.
Quel est le mouvement suivant ? Le passage du mur du son.
Dans un moment la chambre sera vide, le rideau de sang voilera le petit théâtre où vous a montré tout ce qu’on pouvait vous montrer, la rapide opération marionnette. La curiosité n’a pas à aller plus loin.
Dernier trait des Illuminations : “La satisfaction irrépressible des amateurs supérieurs.”
 
Les surprises de Fragonard, 1987, p 127-128.
Le verrou.
Technique/Matière : huile sur toile
Hauteur : 0.730 m. Longueur : 0.930 m.
Localisation : Paris, Musée du Louvre.
« Tire-toi d’affaire comme tu pourras, m’a dit la nature en me poussant à la vie » Réponse de Fragonard à un ami,
« Oh écoutez, au point, où nous sommes, nous n’avons plus qu’une seule ambition, qu’on nous laisse tranquilles, que nous puissions vérifier l’expérience... Nous avons fermé la porte à double tour. Pour qu’on nous abandonne dehors. Paradoxe ? C’est ainsi. Il faut d’abord verrouiller pour sortir. Voilà, tous les autres sont rentrés, vous les avez mis dedans, la scène vous appartient pour un aparté rapide, on va vous montrer la merveille. Vous n’en parlerez à personne, promis ? »
C’est ainsi que débute le texte de Surprises de Fragonard
« ... fermer la porte à double tour... verrouiller... » : Mais pourquoi cette fixation de Philippe Sollers ? On pourra se reporter à l’article : Liberté du XVIIIe siècle avec Le fameux tableau « Le verrou » analysé par Philippe Sollers.
À moins que la réponse ne se trouve dans le portrait de Mlle Guimard.
Jean-Honoré Fragonard
Le verrou, 1774-1778. Musée du Louvre.
 
Le verrou; Une surprise de Fragonard
"Non seulement la peinture raconte une histoire mais elle la pense."     (E. Gombrich)
L'Art pense.
Thierry de Cordier
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